Titre : | Mieux apprehender les handicaps invisibles (2024) |
Type de document : | Article de revue |
Dans : | Métiers de la petite enfance (n°328, avril 2024) |
Langues: | Français |
Thème : |
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Résumé : |
Bien triste affaire que d’avoir encore et encore à expliciter la notion de handicap invisible. Ou heureuse opportunité d’enfin percevoir les possibilités de réinventer l’accompagnement proposé aux enfants concernés ?
Tout porte à croire qu’il y a encore du chemin à parcourir en petite enfance pour faire du sujet du handicap invisible un non-sujet, pour faire de nous des éducateurs suffisamment éduqués, des professionnels capables d’accompagner l’hétérogénéité du développement humain, sous toutes ses formes. Le défi est lancé pour qu’en 2024 un bébé autiste soit appréhendé socialement tel un enfant au besoin intense, que la surdité d’un tout-petit n’étonne pas plus que l’intolérance au lactose d’un autre ! Ainsi, chaque accueil serait intrinsèquement pensé de façon semblable, dans l’acceptation inconditionnelle de l’enfant, tout simplement. Si l’on se penche de plus près sur les raisons expliquant notre approche du handicap, nous retrouvons une peur, impalpable, de ce qui dérange, bouscule, intrigue ou désarçonne. Et quand le handicap se glisse sous des apparences standardisées, celles de nos attendus sociaux, cela nous amène parfois à censurer nos postures professionnelles au profit d’une fébrilité non assumée. C’est précisément ce qui doit nous interpeller. Si « l’essentiel est invisible pour les yeux » [1], ce qui doit être perceptible, c’est le besoin de chaque bébé, de chaque famille, lorsque est effectuée la démarche de recherche d’un mode d’accueil. En souhaitant trouver une forme de normalité rassurante vise-t-on la facilité à appliquer un projet éducatif maîtrisé (voire facilement duplicable) ? Or, n’a-t-on pas vocation à déceler, par-delà le désir de facilité, les besoins sensoriels, cognitifs, moteurs, affectifs des enfants, sans distinction ? Quel tout-petit, quel parent, quel éducateur ou éducatrice n’a pas de limites dans un domaine ou un autre ? Une introspection pourrait servir de préambule à notre réflexion. Y aurait-il matière à découvrir des complexes cachés, savamment dissimulés sous des dehors acceptables ? Le handicap invisible n’est autre qu’une particularité discrète, décelable par l’écoute, l’observation, le jeu, les soins, et bien d’autres moments privilégiés. Il nous appartient de développer une exigence à en prendre conscience, dans notre démarche professionnelle qui doit être dénuée de clichés stigmatisants marquant la difficulté ou le désavantage. Plutôt qu’une sensibilisation ponctuelle dictée par les journées nationales de prévention, parions sur une reconnaissance au quotidien de chaque différence silencieuse. |
Note de contenu : |
- Enfance et différences : le témoignage d’une maman
- Le tabou de la dépression chez les professionnels de la petite enfance - Le handicap invisible des enfants orphelins |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1654834 |