Résumé :
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Dès 1905, les premières infirmières visiteuses formées par Léonie Chaptal avaient un rôle qui s’inscrivait dans une dimension médico-sociale préventive et éducative. Un siècle plus tard, ces missions sont toujours d’actualité. Les soins infirmiers à domicile ont accompagné l’histoire : les défis sanitaires, les évolutions sociétales, les progrès technologiques et scientifiques se sont conjugués à l’évolution de ce groupe professionnel, que ce soit au niveau de la formation, de la législation ou de la réglementation.
La crise de la Covid-19 traversée depuis 2020 a montré que les soins infirmiers à domicile font face à des défis totalement inédits. Elle a eu un impact majeur sur les modes d’organisation des soins, les pratiques professionnelles, la répartition de nouvelles compétences, la collaboration pluriprofessionnelle et les partenariats avec tous les acteurs des métiers du soin. Elle a également entraîné des répercussions sur la gestion à domicile de situations de soins et de fin de vie très complexes, provoquant souvent des problèmes tant sur le plan médical, social, humain qu’éthique. Optimiser la contribution des soins infirmiers à domicile est aujourd’hui nécessaire. Pour cela, il est urgent de se débarrasser des préjugés et des idéologies, d’assouplir les restrictions imposées en raison de cadres réglementaires devenus inappropriés, de reconnaître l’interdépendance des soins infirmiers à domicile et en structure, de développer la spécialité de ces soins à domicile via un programme de formation spécifique, d’adopter des modèles de financement et de rémunération adaptés, et de concevoir une politique d’évaluation de qualité. Effectuer ces changements devrait apporter des réponses pertinentes aux crises qui surgissent et à la recherche récurrente de moyens pour améliorer la santé pour tous.
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