Résumé :
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À l’instar d’un kaléidoscope, la transmission dans son sens général nous relie, en petite enfance, à un monde multidimensionnel. Elle façonne notre appréhension du métier en rattachant la pratique professionnelle à un héritage éducatif, sanitaire et sociologique. Le rapport au temps est ainsi incarné par la protension (attitude de l’esprit tourné vers l’avenir) comme expérience permettant de faire émerger de nouveaux projets : ce qui nous a été légué par la culture professionnelle et la formation engage l’avenir en nous ancrant dans le présent sans nous limiter à l’instantanéité d’un moment vécu.Cette base, acquise, construite par les échanges, les lectures, l’observation des pairs, nous montre non pas une voie, mais plusieurs possibles pour enrichir le spectre de nos compétences. La transmission participe à cela en ce qu’elle aide à poursuivre son chemin en s’imprégnant des témoignages du passé et en s’ouvrant à son environnement. Il existe de la même manière un lien évident entre la transmission et le rapport aux autres. Par la circulation des informations, des connaissances, il est question de s’impliquer dans la relation avec les enfants, les familles et les professionnels pour pouvoir coopérer. À titre individuel, il s’agit d’une invitation à la remise en question, au délestage afin de se centrer sur l’essentiel. Cette forme de lâcher-prise conduit au principe fondateur de la transmission : accepter de passer le relais dans l’intérêt des enfants et des collègues. « Les ponts n’appartiennent à personne » , écrit Pascal Convert dans sa biographie du résistant Raymond Aubrac. La bonne pratique professionnelle passerait ainsi par des cheminements excluant la rétention d’informations, le repli sur soi ou l’individualisme. Valoriser la médiation permettrait d’outrepasser la volonté d’appropriation de l’information.
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