Résumé :
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Dans le contexte du conflit colombien, les paysans tentent de rester sur leurs terres dans des conditions socioéconomiques difficiles et malgré la pression qu’exercent divers acteurs armés sur ces territoires. Dans cette situation, comment expriment-ils et transmettent-ils leur insoumission ? L’ethnographie du quotidien permet de replacer les gestes, les attitudes et les mots dans le contexte de violence des campagnes colombiennes et d’appréhender les différentes formes de résistances développées par les habitants. Dans cette situation de contrainte extrême, « résister » consiste à rester sur ses terres, à les cultiver et à s’y maintenir en vie. Le quotidien devient ainsi politique : les habitants redéfinissent leurs pratiques agricoles telles des résistances, et cet esprit d’insoumission se cultive et se transmet dans les campagnes. L’alliance des littératures portant sur les résistances populaires et sur l’action collective en contexte de contrainte permet de penser les liens entre engagement et non-engagement, non pas comme des passages de l’un à l’autre mais comme une possibilité d’appréhender le rapport des non engagés à la mobilisation.
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