Résumé :
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N’y aurait-il pas un paradoxe à prétendre jouer un rôle auprès des enfants et des adolescents pour les aider à penser leur sexualité dans le cadre d’une « éducation à la vie affective et sexuelle », même en prenant la précaution de dire qu’on en sait peu et qu’il importe d’ouvrir le dialogue ? Bien que l’intitulé de la circulaire servant d’appui à l’éducation affective et sexuelle change en fonction de la conjoncture sanitaire et sociale de la décennie concernée (celle de 1998 insistait sur la prévention des mst et du sida, celle de 2003 sur l’appréhension des messages médiatiques et sociaux, celle de 2018 met l’accent sur les violences sexistes et sexuelles), l’éducation sexuelle court le risque de l’injonction paradoxale consistant à dire ce que l’on préférerait tenir en réserve. Car tel est le lot de la sexualité – et du sexuel –, de relever du trauma (Freud, 1905), de l’énigme (Bonnet, 1993), de l’indicible, de l’intime.
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