Résumé :
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La fin de la parenthèse qu’a constituée le modèle de la « femme au foyer » et la présence croissante des femmes sur le marché du travail [Maruani et Meron, 2012] constituent un des changements majeurs ayant affecté la société française au cours des dernières décennies. Il ne faut bien sûr pas surestimer l’« inactivité » passée des femmes [Tilly et Scott, 1987 ; Battagliola, 2000], la définition restreinte de la notion d’activité, en droit comme en statistique ne prenant pas, ou mal, en compte le travail réalisé dans la sphère domestique ou sans statut salarié. Comme nous le verrons, une part non négligeable des femmes reste d’ailleurs encore aujourd’hui éloignée du marché du travail, notamment dans les classes populaires (Lise Bernard et Christophe Giraud, dans ce numéro). Toutefois, l’activité professionnelle féminine a indéniablement progressé. La situation des femmes et des hommes et, plus largement, les rapports de genre à l’extérieur comme à l’intérieur de leur ménage, s’en sont trouvés profondément modifiés et ce, tout particulièrement dans les classes populaires, par ailleurs marquées par la diminution et la fragilisation des emplois ouvriers à dominante masculine, dans un contexte de désindustrialisation et de chômage de masse.
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