Résumé :
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Dans quelle mesure la mobilité spatiale, le déplacement dans l’espace géographique, peut-elle être lue comme une matérialisation d’une mobilité sociale, d’un déplacement dans l’espace social ? Et dans quelle mesure ce déplacement géographique peut-il même être un facteur de mobilité sociale ? C’est en partant de ces questions classiques mais encore peu approfondies dans le cas des migrations internationales que cet article propose de réfléchir à l’appréhension de dynamiques sociales à une échelle dépassant les frontières de l’État-nation. À rebours d’analyses des parcours migratoires trop centrées sur l’adaptation culturelle, il s’agit de réfléchir aux outils permettant d’appréhender les trajectoires migratoires comme des trajectoires sociales se déployant sur plusieurs espaces sociaux définis par défaut comme nationaux. S’il convient d’une part de reconstituer des trajectoires complètes de migration, tenant ensemble l’objectivation de la position sociale de départ et celle d’arrivée, et les interrelations entre les deux, il apparaît nécessaire d’autre part de dépasser l’échelle des trajectoires individuelles ou collectives pour penser les relations et intersections entre les espaces sociaux dans lesquels se déploient ces trajectoires.
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