Résumé :
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L’émigration de couples de parents sénégalais·e·s vers les États-Unis vise à assurer une reproduction des classes moyennes devenue difficile à Dakar. Comment, dans ces conditions, expliquer le paradoxe apparent de l’envoi des enfants dits de la seconde génération à Dakar, pour grandir auprès de leurs proches, mais aussi loin de leurs parents ? Au-delà des logiques économiques (frais d’éducation moins élevés à Dakar), en quoi « attacher » les enfants aux membres dakarois·e·s des maisonnées transnationales et au voisinage du quartier familial peut-il se révéler central pour la mobilité sociale entre deux espaces nationaux de classement social ? La mise à distance des « mauvaises fréquentations » aux États-Unis et la valorisation des relations au Sénégal participent d’une stratégie éducative de lutte contre les risques d’échec social en migration. La présence des enfants à Dakar ouvre la possibilité de lutter contre le déclassement, en socialisant les enfants à la position de classe moyenne, ainsi que d’actualiser la trajectoire ascendante des parents migrant·e·s sur la scène sociale de référence.
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