Titre : | La souffrance au travail (Dossier) (2018) |
Auteurs : | Daniel MAROUDY, Auteur |
Type de document : | Article de revue |
Dans : | Soins (n°830, novembre 2018) |
Article en page(s) : | p.15-55 |
Langues: | Français |
Résumé : |
Tout travail exige des efforts, confronte aux échecs et comporte des risques. Aucune de ces contraintes ne peut être un motif de plainte ni un objet de souffrance, si les endurer fait sens. Ce qui les rend insupportables et mortifères, c’est d’être vaines, illégitimes, sans finalité morale, matérielle ou symbolique.
La souffrance au travail n’est ni nouvelle ni pire qu’avant. Au début du xxe siècle, des hommes, des femmes et des enfants par milliers périssaient encore sous l’oppression des organisations et l’insalubrité des conditions de travail. Aujourd’hui, cette souffrance a changé de degré, de contexte et de nature. Les conditions et les organisations de travail bénéficient de progrès techniques (ergonomie, sécurité, hygiène…), mais, en même temps, de nouvelles logiques, économiques, financières, managériales, installent d’incomparables contraintes, souvent sans délibération et à marche forcée, donc subies, dès lors vides de sens et, finalement, désespérantes et morbides. Nous sommes passés du fracas des corps à un asservissement moral et psychique. La souffrance au travail n’est pas une fatalité, mais le produit d’une conjonction d’aveuglement, de perversion, d’égoïsme et d’irresponsabilité. L’hôpital, lieu de soins, en est devenu un concentré dans son mode de gestion et sa vie interne1 . À chaque suicide de soignant – et ils sont nombreux –, la question du management est posée. |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1258570 |
Contient : |
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