Résumé :
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La théorisation de l’« après-patriarcat » à laquelle procède Éric Macé dans son essai repose sur une lecture des réflexions de Stuart Hall sur le postcolonial [pp. 10-11] : si la postcolonialité désigne les conséquences contemporaines de la colonisation et de la décolonisation – et non pas un monde débarrassé de la colonisation –, alors, le post patriarcat ou après-patriarcat – les termes sont synonymes – désigne les tensions entre le patriarcat et la dépatriarcalisation. Le patriarcat doit ici être conçu « moins comme un système que comme une action, une opération de mise en asymétrie nécessaire et légitime du masculin et du féminin » [pp. 9-10]. La situation post patriarcale est celle des arrangements de genre – Éric Macé reprend ici une notion d’Erving Goffman [1977] pour décrire des configurations de niveau sociétal et non plus seulement interactionnel – des sociétés européennes marquées par « l’égalitarisme inégalitaire paradoxal » ; ces sociétés sont travaillées par la tension entre un principe d’égalité de genre – traduit en droit et par le droit – et la fabrique récurrente d’inégalités de genre, tension, également observée par d’autres auteur·e·s
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