Résumé :
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Certains se sont plaints que, pendant la récente campagne présidentielle, les « affaires » avaient privé les électeurs d’un véritable débat, c’est-à-dire d’une confrontation de projets. Mais c’est tout l’inverse : un véritable débat a bien eu lieu, imposé puis tranché par les électeurs, qui opposait les partisans d’une lutte déterminée contre la corruption et ceux qui prétendaient continuer de faire de la « politique comme avant ». Le principal enseignement que l’on peut déjà en tirer, c’est qu’il faut prendre la corruption au sérieux et ne pas tomber dans le piège de n’y voir qu’une somme de comportements individuels à combattre au cas par cas. Elle doit être entendue dans son sens le plus profond, celui d’Aristote , qui désigne aussi bien une dégénérescence due au temps qu’une déchéance morale . « La corruption de chaque gouvernement, dit Montesquieu, commence presque toujours par celle de ses principes », c’est-à-dire dans le sentiment commun inscrit dans les mœurs qui anime les hommes d’un tel régime.
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