Résumé :
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L’analyse sociologique des émotions et des sentiments a été négligée pendant très longtemps. Ce n’est que depuis quelques années que la sociologie renouvelle son intérêt pour ces objets d’étude très travaillés par la psychologie, la philosophie et la littérature. Elle s’en saisit essentiellement de trois façons : par une approche socio-historique en démontrant la formation des sentiments dans une époque spécifique ; en s’interrogeant sur leur fonction sociale et en étudiant l’imprégnation, l’intériorisation et l’extériorisation des normes et règles sociales . De tels sentiments comme la honte et les remords sont en lien avec la souffrance sociale, on préfère ne pas en parler, comme l’écrit Vincent de Gaulejac en démarrant sa réflexion dans Les sources de la honte. , tout comme le souligne Boris Cyrulnik par ses premiers mots dans Mourir de dire : la honte ou encore Serge Tisseron : « La honte ne se dit pas, ne se montre pas, ne se représente pas .» Nous pouvons noter que la honte, comme les remords, se présentent comme deux sentiments structurants dans les sociétés occidentales tant au niveau des normes que des interdits sociaux. Leur analyse est un des éléments qui nous permettent de comprendre l’imprégnation du social tant au niveau de la subjectivité que de la dimension sociale de l’être.
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