Titre : | Guerre à la drogue, guerre raciale ? Entretien avec Fabrice Olivet et Samuel Roberts (2017) |
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Auteurs : | Jean-Maxence Granier, Auteur |
Type de document : | Article de revue |
Dans : | Esprit (n°2, février 2017) |
Article en page(s) : | p.85-93 |
Langues: | Français |
Thème : |
[Thésaurus BDSP] Pratique santé [NI] > Comportement préjudiciable santé > Conduite égard toxique > Consommation drogue [Thesaurus Rockefeller] AMERIQUE > ETATS-UNIS [Thesaurus Rockefeller] TOXICOMANIE > DROGUE |
Mots-clés: | facteur social |
Résumé : | La question des drogues est déjà assez complexe pour ne pas y mêler celle de l’ethnicité et des minorités, nous dira-t-on. Pourtant, aux États-Unis, cette problématique a pris une véritable ampleur, en particulier depuis la parution du livre de Michelle Alexander, The New Jim Crow: Mass Incarceration in the Age of Colorblindness (The New Press, 2010), donnant naissance à un courant de pensée porté par des universitaires tels que le neuroscientifique Carl Hart ou l’historien Samuel Roberts. En France, en revanche, la question est pour le moment portée par la sphère militante et n’a pas réellement émergé dans le champ universitaire. La guerre à la drogue, enclenchée depuis Nixon, a-t-elle été le révélateur ou le prétexte à de nouvelles formes de discriminations, a-t-elle même été voulue dans ce but ? Sans partager toutes ces analyses dans leur radicalité, nous considérons qu’elles méritent d’être prises en compte et mises en débat, notamment parce qu’elles obligent à penser la question sous un angle politique et pas seulement sanitaire ou moral. Nous avons souhaité interroger sur ce sujet un Français et un Américain, un acteur militant et un universitaire, tous les deux historiens, pour croiser deux analyses proches l’une de l’autre par le poids qu’elles donnent au facteur racial, mais qui s’inscrivent dans deux contextes sociohistoriques et culturels très différents. Si la question socio-économique nous paraît au moins aussi centrale, si surtout nous pensons que l’expérience des drogues ne se dissout pas dans la variété des déterminations sociales ou raciales, il n’en reste pas moins vrai que les questions ethniques et la prohibition sont des phénomènes qu’il faut sans doute apprendre à penser ensemble, sans pour autant les confondre. |
En ligne : | http://www.cairn.info/revue-esprit-2017-2-page-85.htm |