Résumé :
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La mise en place moderne de nouvelles formes de pouvoir, dites impersonnelles ou indirectes, implique de reprendre la réflexion sur la liberté. Car, avant d’être compris comme des vecteurs d’oppression, leur avènement a été vécu comme une libération à l’égard des contraintes traditionnelles. Implicitement, l’émancipation était donc conçue comme le fait d’être déchargé de ces contraintes ; c’est la liberté comme délivrance, vieux fantasme religieux qui aboutit au rêve marxiste d’un dépassement du « règne de la nécessité ». Inversement, s’émanciper des pouvoirs impersonnels implique aujourd’hui de reprendre en charge les tâches qu’on leur a déléguées ; c’est la liberté comme autonomie, comme indépendance matérielle, dont l’histoire nous montre qu’elle traverse également toute l’histoire de la liberté.
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