Résumé :
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La famille, dans sa dimension uniforme et normative, n’existe plus comme organisation sociologique harmonieuse depuis très longtemps et pourtant elle continue à fonctionner comme mythe pour chacun de nous. Déjà à son époque, Winnicott disait qu’« Un bébé, seul, ça n’existe pas. » ! Pour lui, en raison de sa grande prématurité, la survie du nourrisson nécessite des attentions, des soins qui sont au croisement du singulier et du pluriel. Chacun d’entre nous existe en interdépendance avec d’autres. Ces autres sont ceux qui l’ont fait grandir et qu’il porte en lui mais aussi ceux qui au quotidien les accompagnent en tant que parents, c’est pourquoi on peut faire l’hypothèse qu’ « un parent seul çà n’existe pas ». Les dimensions subjectives et privées se conjuguent avec les dimensions sociales et publiques. Si le centrage des politiques publiques et des familles sur l’enfant est évident, pour autant cette place centrale n’est pas toujours conçue dans le respect qu’on pourrait en attendre. Par ailleurs, si les pères sont de plus en plus présents dans le quotidien des enfants, ils sont trop souvent encore considérés comme des auxiliaires, de plus en plus impliqués certes, mais n’occupant pas une place égalité avec la mère. L’apparition du terme de parentalité témoigne d’une reconnaissance de la diversité des manières de « faire famille » avec des places et des rôles qui, loin d’être figés, continuent de s’inventer. À travers chaque rencontre, à travers chaque projet partagé entre pères, mères et professionnel-le-s, nous confrontons nos codes relationnels et notre vision de l’enfant. Ce jeu subtil et parfois si déroutant nous permet de nouvelles découvertes, de nouvelles ouvertures, de nouvelles éventualités au bénéfice des enfants.
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