Titre : | Faut-il interdire les annuaires de soignants communautaires ? (2020) |
Auteurs : | Anne-Lise FAVIER, Auteur |
Type de document : | Article de revue |
Dans : | Objectif Soins et Management (n°277, octobre - novembre 2020) |
Article en page(s) : | p.56-59 |
Langues: | Français |
Thème : |
[Thésaurus BDSP] Droit > Droit privé > Droit travail > Ordre professionnel [Thesaurus Rockefeller] 0_CANDIDATS > PROFESSION MEDICALE [Thesaurus Rockefeller] SOIGNANT |
Résumé : | Au cœur de l'été, le compte Twitter (désormais inexistant) d'un mystérieux « Globule Noir » publie une liste de gynécologues noires en Île-de-France et lance un appel pour trouver « une infirmière à domicile racisée pour des soins dans le 13e arrondissement de Paris », en demandant de diffuser cette annonce. Repérés par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), ces deux tweets en indignent certains autant qu'ils sont compris par d'autres. La LICRA les diffuse en en faisant une copie d'écran et fustige l'initiative : « la folie identitaire conduit à cela : choisir son médecin en fonction de la couleur de son épiderme et publier des listes de médecins noirs ». Du côté des patients qui sont concernés par cette initiative, on s'explique : « s'il n'y avait pas de racisme parmi les professionnels de santé, peut-être que ce genre d'annonces n'existerait pas ». Mais la pratique divise. L'Ordre des médecins et l'Ordre infirmier s'indignent et condamnent par le biais d'un communiqué commun la constitution d'annuaires communautaires : « des listes de soignants classés selon leur couleur de peau ont été diffusées sur Internet et les réseaux sociaux ces derniers jours. Le CNOM et le CNOI ne peuvent que s'élever contre cette initiative, qui va à l'encontre des principes fondamentaux de nos professions mais aussi de notre République » expliquent-ils. Selon eux, les professionnels de santé ont prêté serment de soigner avec le même dévouement et la même abnégation, quelles que soient leurs origines, la couleur de peau, la situation sociale ou les orientations religieuses, philosophiques ou sexuelles de leur patients. Les Ordres n'acceptent pas les accusations de racisme portées à l'encontre des soignants, « attentant à leur honneur et jetant le discrédit sur leurs professions », sans compter les règles déontologiques vis à vis de la constitution d'annuaires |